L'autre.
Tes lignes. Les miennes. Mes lignes de toi. Toi qui es moi. Un peu. Tes maux. Tes lignes. Sac de noeuds. Noeuds de vie. Tu es ma vie. Un peu. Ta vie. Absolue. Malgré toi. Malgré elles. Ton envie de crever et ces ombres qui te suivent. Jusque dans tes cauchemars. Insomnies. La ligne de ta vie. De ton dos. Bancale. Pliée sous le poids des claques que le monde s'acharne à te balancer à la geule. Ta colonne. Tordue. Le poids de l'existence fait ployer ta carcasse si maigre. Ligne de tes côtes. Deux. Quatre. Six. Mange vite. Avant que d'autre lignes n'apparaissent. Encore. Les lignes de tes mains. Mains de pianiste. Partitions envolées, dévorées. Mange la musique. Tu ne manges plus la vie. Ligne de vie. Ta vie de musicienne. Qu'ils ont gommé. Ils ont voulu t'enfermer. Entre les lignes de leur prison familiale. Trace tes lignes. Tes lignes. Non! Pas celles là. Ces lignes là, je les connais trop bien. Je les maudit trop bien. Je pleure sur les lignes de ton corps détruit. Sur les lignes de tes mains gommées. Sur les lignes de tes bras. Gravées trop profondémment. Lignes de tes maux. Explosions funestes. Des maux. Des mots. Des lignes. Tes lignes qui te détruisent. Jour après jour. Nuit après nuit. T'es qu'un sac de lignes. Mon sac de lignes. Parce qu'entre ces lignes. Ton coeur. Le mien. Je t'aime. Malgré toi. Alors ces lignes, sans les gommer, on va les dépasser. Jour après jour. Nuit après nuit. Tes lignes ne seront plus ta prison. Ton fardeau. Ta fatalité. Les cicatrices de ton existence. L'évidence de notre demain. Parce qu'aujourd'hui, tout foire encore un peu plus qu'hier. Mais demain. C'est nous.