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Bordel Aléatoire

1 juillet 2010

L'autre.

Tes lignes. Les miennes. Mes lignes de toi. Toi qui es moi. Un peu. Tes maux. Tes lignes. Sac de noeuds. Noeuds de vie. Tu es ma vie. Un peu. Ta vie. Absolue. Malgré toi. Malgré elles. Ton envie de crever et ces ombres qui te suivent. Jusque dans tes cauchemars. Insomnies. La ligne de ta vie. De ton dos. Bancale. Pliée sous le poids des claques que le monde s'acharne à te balancer à la geule. Ta colonne. Tordue. Le poids de l'existence fait ployer ta carcasse si maigre. Ligne de tes côtes. Deux. Quatre. Six. Mange vite. Avant que d'autre lignes n'apparaissent. Encore. Les lignes de tes mains. Mains de pianiste. Partitions envolées, dévorées. Mange la musique. Tu ne manges plus la vie. Ligne de vie. Ta vie de musicienne. Qu'ils ont gommé. Ils ont voulu t'enfermer. Entre les lignes de leur prison familiale. Trace tes lignes. Tes lignes. Non! Pas celles là. Ces lignes là, je les connais trop bien. Je les maudit trop bien. Je pleure sur les lignes de ton corps détruit. Sur les lignes de tes mains gommées. Sur les lignes de tes bras. Gravées trop profondémment. Lignes de tes maux. Explosions funestes. Des maux. Des mots. Des lignes. Tes lignes qui te détruisent. Jour après jour. Nuit après nuit. T'es qu'un sac de lignes. Mon sac de lignes. Parce qu'entre ces lignes. Ton coeur. Le mien. Je t'aime. Malgré toi. Alors ces lignes, sans les gommer, on va les dépasser. Jour après jour. Nuit après nuit. Tes lignes ne seront plus ta prison. Ton fardeau. Ta fatalité. Les cicatrices de ton existence. L'évidence de notre demain. Parce qu'aujourd'hui, tout foire encore un peu plus qu'hier. Mais demain. C'est nous.

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10 juin 2010

Paroles de Poilus_Lettres et carnets du front

9 juin 1918

Dis-toi bien qu'aucune parole, aucune marque de tendresse ne sera jamais capable de te prouver tant d'Amour que j'ai pour toi. Tu es ma vie, tu es ma joie, tu as illuminé mes jours et tu les as remplis d'un parfum qui enivre, un parfum qui fait aimer la vie, qui la fait trouver belle, même quand les circonstances sont dures ou quand on se sent devenir misanthrope. Petite Aimée, tu es la compagne que j'avais toujours rêvé d'avoir pour traverser la vie et je t'Aime... Aimer, c'est se donner corps et âme, c'est s'identifier à l'être aimé, c'est souffrir quand il souffre, c'est être joyeux quand il rit, aimer c'est aussi posséder, c'est aussi triompher de la joie de sentir un autre vibrer comme toi... Aimer... C'est tout ce qu'on peut s'imaginer de plus doux, de plus fort, de plus beau. C'est le sacrifice et la possession réciproque de deux êtres unis pour la vie... Ah, Chérie, dis-toi bien tout cela, et dis-toi bien que pour l'amour que j'ai pour toi, je me sens plus fort, je me sens meilleur et je me sens plus joyeux. Et puis je sais et je sens que tu m'aimes autant que je pouvais le désirer et tu as fait de moi un homme heureux et non pas heureux de ce bonheur béat et végétatif dont jouissent les moucherons et les tortues, mais du bonheur actif puissant, fort et doux que l'homme peut convoiter sur terre.

Ma petite femme de chair, toi dont les baisers me rendent fort; ma petite femme d'esprit, toi dont j'aime toute la grâce, la générosité et la bonté profonde, je t'Aime... je t'Aime.

Je mords tes lèvres aimées et je vois dans ton baiser la force et le bonheur.

Georges Pétin

31 mai 2010

Chut[e]

Emprisonnée dans le silence de mes maux, je me perds dans ma forteresse ébranlée. L'obscurité accompagne mes pensées sinueuses. Chemins fous des dissonances spirituelles. Aléatoire cosmique, astéroïde foudroyant, comète destructrice. Le cosmos n'est que l'écriture du destin. La petite cuillère n'existe pas. Vous n'êtes pas réels. [ Rael ] Je n'existe pas. Grain de poussière dans le vent de la disparition, je ne suis que l'absolu de mon égocentrisme et de ma prétention. Je voudrais pouvoir me vomir. Intérieurement. Dans le chaos qui habite chaque parcelle de mon âme, je ne vois que la pitoyable dévastation de mon inutile existence. Judas. Qui êtes vous? Je suis le traitre. Le lâche. Celui qui fuit. qui ne croit pas. [ en moi ]. Je crois en lui. Mais dans le silence de la solitude qui m'accable. Il me manque. Je crois. Je n'éspère pas. Me résigner? Jamais. Je me violente et m'indiffère, dans un incompréhensible et embarassant paradoxe. Oubliez moi. S'il vous plait. Laissez moi partir, poussez moi loin de vous, foutez moi dehors. Mettez moi des claques au passage. Détruisez moi. Aussi violemment que vous le pouvez. Je veux souffrir à en crever. Souffrir à en exploser. Arrêter cette lente implosion qui ne fait que prolonger ma ridicule agonie. Je suis risible. Une blague. Je n'ai de consistance que dans le rire creux de ce foutu spectacle auquel je m'accroche. Loin de l'hypocrisie, je me perds dans un monde parallèle où je ne suis plus que le reflet inconsistant de condition. Riez. Fendez vous la geule. Ah la légende est tombée bien bas. Ils m'ont conquis. Malgré moi. Triste constat. Echec de la mission. Je veux repartir. Je veux vouloir bordel. Rendez moi ma vie. Ma consistance. Rendez moi mes espoirs et mes rêves. Rendez moi ma folie. Rendez moi l'art et la manière. L'oral et l'écrit. Vous avez bouffé ma vie comme je bouffe mes bads. Vieille merde. Vous m'avez apporté l'absolu paradoxe de l'essence même de la création de l'univers. Tendre mais difficile décor. Voleurs de vie. Je tente désormais d'avancer lamentablement malgré ces chaines de lignes cosmiques. Douleurs addictives. Larme solitaire. Valise de souvenirs, de bads. Fuir sans y parvenir. Je me perds dans des preuves et des contre preuves. [ Objection Votre Honneur ]. Dis le bordel. Dis le. Ne reflechis pas. Fais-le. Chut. Tais toi. Tu sais pas. Tu sais pas. Je peux pas le dire. JE PEUX PAS. Le seul coquillage à qui j'ai chuchoté mon secret ridicule est la clé de ma vie. Douce lumière dans cet explosion exponentielle de couleurs ahurissantes. Absurdes. Comme cette situation si simplissime s'il n'y avait pas eu le facteur humain. Je est le doute. Je n'existe pas. Je veux crever dans le déchirement violent d'un corps par un tube atmosphérique. Je veux juste m'oublier.

http://www.deezer.com/listen-3853832

illustration: Kmye Chan

Phases_oppositions_by_kmye_chan

31 mai 2010

Partir [ Tahar Ben Jelloun ]

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"Partir. Renaître ailleurs. Partir par tous les moyens. Se sentir pousser des ailes. Courir sur le sable en criant sa liberté. Travailler, réaliser, produire, imaginer, faire quelque chose de sa vie."

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"Que veux-tu faire plus tard?

- Partir.

- Partir? Mais ce n'est pas un métier!

- Une fois partie, j'aurai un métier.

- Partir où?

- Partir n'importe où, en face, par exemple.

- En Espagne?

- Oui, en Espagne, França, j'y habite déjà en rêve.

- Et tu t'y sens bien?

- Cela dépend des nuits.

- C'est à dire?

- En fait, ça dépend des nuages, pour moi ce sont des tapis sur lesquels je voyage de nuit, il m'arrive de tomber et là je me réveille avec une petite bosse sur le front.

- Quelle rêveuse!

- Pas seulement. J'ai des idées, des projets, et puis tu verras, j'y arriverais."

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31 mai 2010

[Big Bang]

Les débuts sont toujours difficiles.

L'angoisse de la page blanche.

Trop en dire, ou pas assez. Lasser avant même d'avoir interressé. Il faut bien se lancer. Mais toujours la peur d'être jugée. Un lieu d'expression. Cocon Virtuel. Boite à pensées, à coups de coeur, à photos, à bordel. Un point de départ. Encore un. Après des pages raturées, arrachées, déchirées, brûlées. Une envie d'avancer. Et d'un blog, pour accompagner.

On m'apelle Bob. Comme l'éponge. Comme Dylan. Comme Marley. Comme le grand oncle du cousin de ma grand-mère. Bob. Comme peut-être deux cent mille autre personnes sur cette planète. Et parmi elle. Moi. [ Ego ]

Dix neuf ans & déjà plus de galères que nécessaire. Des milliers de kilomètres parcourus. A pieds, en tram, en train, en avion, en voiture, en scooter, en ferry, en rick-shaw, en pirogue, en skate, à cheval, à dromadaire. De l'Inde à l'Angleterre. Du Danemark au Mali. En passant par la belgique, la hollande, l'écosse, le Burkina Faso, l'Allemagne, l'Espagne. Amoureuse du voyage.

Dix neuf ans & quatre mois de galère. Dormir chez les copains, à droite, à gauche. Skwatter un bout de canapé, un fauteuil, un toit pour la nuit. Et puis finir par dormir sur les bancs, dans les parcs. Vivre de la débrouille. La manche. Avec le sourire. Toujours. Et les escargots comme compagnons de route.

Dix neuf ans & un an de relation conflictuelle avec la nourriture. Vomir la bouffe comme on voudrait pouvoir se vomir. Faire disparaitre son corps comme on voudrait faire disparaitre son esprit. Jeûner, des jours entiers. Courir, jusqu'à en tomber. Trembler, pleurer, craquer. Jusqu'à être amenée par les pompiers.

Dix neuf ans & la galère de vivre. Fuir dans un ailleurs. Géographique. ou illicite. Des kilos & des kilos de weed fumée. Toujours pure. Champis & autres festivités. Vodka & Wisky comme alliés. Dans la guerre contre moi-même.

Dix neuf ans & l'envie d'y croire.

Demain vaut le coup. Il parait. Alors pourquoi pas?

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